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Le programme PSEM II
Un levier pour améliorer la qualité de l'éducation au Togo : le programme PSEM II
Une initiative ambitieuse pour un encadrement renforcé
Le Programme de Post-Supervision à l'Entrée dans le Métier des inspecteurs de l'Éducation (PSEM II) s’inscrit dans une dynamique ambitieuse visant à rehausser les standards éducatifs au Togo. À travers une approche novatrice basée sur la recherche-action, ce programme cible le renforcement des compétences des inspecteurs de l'éducation afin de répondre aux défis locaux et structurels du système éducatif. Initié dans le cadre du Plan sectoriel de l’éducation (PSE) 2020-2030, le PSEM II est une extension des efforts amorcés avec le PSEM I (2021-2023), offrant une plateforme pour pérenniser et amplifier les avancées réalisées.
Une réponse aux besoins du terrain
Face à des défis comme la prise en charge des élèves en difficulté, les inégalités dans la répartition des ressources et le manque de supervision efficace, le PSEM II propose une démarche ancrée dans le réel. Le programme mise sur l'accompagnement des inspecteurs pour transformer leur rôle en catalyseur de changement, notamment à travers la création de réseaux scolaires dans les zones les plus vulnérables. Ces réseaux, composés de trois à cinq établissements, permettent de mutualiser les efforts et de concentrer les interventions là où elles sont le plus nécessaires.
Une méthodologie innovante
Le PSEM II repose sur une approche participative et clinique, s'appuyant sur les travaux de recherche menés par des acteurs de terrain et des experts académiques. Le cœur du dispositif est le Groupe d’Entraînement à l’Analyse des Pratiques Professionnelles (GEAPP), qui réunit 15 à 20 inspecteurs nouvellement titularisés. Ces groupes bénéficient d’un accompagnement continu, mêlant formations en ligne, ateliers pratiques et séminaires en présentiel.
Inspiré des travaux de Y. Clot sur la "clinique de l'activité", le GEAPP permet d'analyser les problématiques professionnelles rencontrées au quotidien, de développer des solutions adaptées et d'implémenter des stratégies concrètes. Cette approche met l'accent sur la formation à la fois technique et relationnelle des inspecteurs, renforçant leur capacité à mobiliser efficacement les ressources disponibles pour améliorer les performances scolaires.
Résultats attendus : au-delà de la simple supervision
L’objectif principal du PSEM II est d’impulser une transformation durable du système éducatif togolais. Les inspecteurs formés joueront un rôle clé dans :
• La prise en charge des élèves en difficulté : en développant des dispositifs adaptés et en accompagnant les enseignants dans leur mise en œuvre.
• La consolidation des réseaux scolaires : en identifiant les zones prioritaires et en favorisant une collaboration renforcée entre établissements.
• L’amélioration des résultats scolaires : par une intervention ciblée qui réduit les écarts de performance.
• Le renforcement de la fonction de conseil : les inspecteurs offriront un soutien accru aux enseignants et aux équipes pédagogiques.
• L’instauration d’une culture d’innovation et d’inclusion : favorisant une meilleure collaboration entre les acteurs du système éducatif.
Des partenariats pour une viabilité assurée
Le succès du PSEM II repose en grande partie sur un ancrage institutionnel solide et des partenariats stratégiques. L’Institut National des Sciences de l’Éducation (INSE) de l’Université de Lomé, en collaboration avec des laboratoires académiques nationaux et internationaux, garantit une base scientifique robuste. Par ailleurs, le Ministère de l'Éducation et ses instances décentralisées jouent un rôle clé dans la supervision et la mise en œuvre des activités.
Perspectives : le passage à l’échelle avec le PSEM III
Prévu pour 2026, le PSEM III représente la prochaine étape de cette initiative. Il s’agira de consolider les acquis du PSEM II en élargissant la portée des recherches-actions et en intégrant les innovations développées dans la politique éducative nationale. Cette phase ambitionne de toucher un plus grand nombre d’inspecteurs, de conseillers pédagogiques et de directeurs d’école, multipliant ainsi l’impact sur le terrain.
Une opportunité pour l’éducation togolaise
En articulant étroitement théorie et pratique, le PSEM II offre une réponse concrète aux enjeux éducatifs actuels du Togo. Ce programme, qui place les inspecteurs au cœur de l'amélioration du système éducatif, témoigne de l'engagement du pays à offrir une éducation inclusive et de qualité à ses jeunes générations. Avec des résultats attendus à la fois sur les performances scolaires et la gestion des établissements, le PSEM II s'impose comme un modèle à suivre pour d'autres pays en quête d'innovations dans le domaine éducatif.
20 janv. 2025
L'Intelligence Artificielle au service des acteurs de l'éducation
L’ère du numérique, une opportunité en marche
L’intelligence artificielle (IA) et le numérique redéfinissent le paysage éducatif mondial. En Afrique subsaharienne, ces innovations offrent des solutions inédites pour combler les lacunes d’accès et de qualité dans les zones rurales. Pourtant, la route vers une adoption durable reste parsemée d’obstacles.
Des initiatives qui font bouger les lignes
Certaines réussites prouvent que le changement est possible :
• Ouganda : Tech4Education forme les enseignants en ligne avec des ressources interactives.
• Université virtuelle africaine : Une plateforme qui ouvre les portes de l’enseignement supérieur à distance pour des milliers d’étudiants.
En matière d’IA, des outils comme Brilla AI en Afrique du Sud aident les élèves en mathématiques avec des exercices ciblés, tandis qu’au Kenya, Eneza Education met des contenus éducatifs à portée de SMS pour les zones rurales. Les enseignants ne sont pas en reste : des systèmes automatisent les corrections et offrent des feedbacks détaillés, optimisant leur temps et leur méthode.
Les obstacles du numérique en Afrique
Si ces initiatives montrent la voie, les défis restent nombreux :
• Infrastructures fragiles : L’accès à l’électricité et à Internet reste un luxe pour beaucoup.
• Coût élevé des équipements : Tablettes et ordinateurs sont hors de portée pour de nombreuses familles.
• Manque de formation : Beaucoup d’enseignants peinent à intégrer ces outils dans leurs pratiques.
• Questions de sécurité : Sans cadres juridiques solides, la gestion des données personnelles reste une problématique majeure.
Faire de l'IA un levier durable
Pour transformer ces défis en opportunités, plusieurs pistes s’imposent :
• Renforcer les infrastructures : Investir dans l’énergie et le numérique pour un accès fiable et abordable.
• Former les enseignants : Intégrer des compétences numériques dans les cursus de formation.
• Encourager les partenariats public-privé : Rendre les équipements plus accessibles grâce à des collaborations stratégiques.
• Protéger les données : Créer des lois claires pour garantir une utilisation éthique et sécurisée de l’IA dans l’éducation.
Conclusion
L’intégration du numérique et de l’IA représente une occasion unique pour transformer l’éducation en Afrique subsaharienne. Mais pour que cette révolution soit inclusive, il faudra lever les obstacles tout en maximisant les opportunités. Le défi est immense, mais les bénéfices pourraient l’être encore plus.